La Fédération nationale de l’immobilier enregistre, pour 2018, 5 % de baisse de volume d’activité sur le marché azuréen, par rapport à l’année précédente. Ce bémol mis à part, les résultats ont été à la hauteur des enjeux. La Fnaim se veut confiance pour 2019, d’autant qu’elle prévoit une stabilité des prix, ce qui est loin d’être le cas dans la majorité des grandes villes françaises.
L’exception azuréenne
En 2018, selon le baromètre national de MeilleursAgents, on a assisté à une augmentation des prix de l’immobilier dans la majorité des métropoles françaises. C’est à Lyon que les prix ont le plus augmenté : +8 %. Ils ont augmenté de 6.3 % à Toulouse et 6 % à Paris. Les chiffres de la Fédération nationale de l’immobilier, rendus public en janvier dernier, montrent une stabilisation des prix sur la Côte d’Azur. La Fnaim constate entre autres que le prix moyen est de 4.239 € le mètre carré à Nice. La moyenne est de 4.450 € le mètre carré à Antibes et 4.668 € le mètre carré à Menton. Sans grande surprise, Cannes est la ville où le prix moyen est le plus élevé : 4.976 € le mètre carré.
La particularité du marché niçois
La ville est en pleine rénovation et la ligne 2 du tramway sera bientôt fonctionnelle. D’autres grands projets sont également en cours à Nice. Ces projets d’aménagement et de rénovation urbaine contribuent à renforcer l’attractivité de la ville. C’est exactement ce qui s’est passé à Saint-Etienne, Lille, Strasbourg, Nantes ou Toulouse. Ces grands changements urbains ont été encore plus spectaculaires et rapides à Bordeaux, ce qui a entraîné une envolée des prix. Certains redoutent d’ailleurs qu’à horizon deux ou trois ans, l’aboutissement de tous les chantiers en cours à Nice fasse monter, presque mécaniquement, les prix de l’immobilier.
Pour l’heure, les professionnels du secteur sont convaincus que la stabilité des prix reflète une bonne santé du marché. En effet, l’expérience montre que les clients sont plus enclins à investir dans la pierre. Cela n’empêche que les prix restent élevés à Nice. Pour cette année, les professionnels prévoient même une augmentation des prix dans certains quartiers, en particulier Le Ray, Nice La Plaine avec l’Eco Vallée ou encore le quartier de la Gare avec le projet iconique.
Les perspectives de la Fnaim pour 2019
La Fédération ne prévoit donc pas de ralentissement ni de hausse des prix pour 2019. Elle suivra tout de même de près l’évolution du taux d’emprunt immobilier. Le syndicat nuance tout de même ses prévisions. En effet, les acteurs de l’immobilier, sur la Côte d’Azur comme ailleurs en France, suivent de très près les éventuels débouchés du grand débat national. L’hypothèse d’un changement de politique en matière de logement serait probable, à en croire les professionnels de l’immobilier.
Cyril MESSIKA et William SIKSIK sont présidents de Fnaim Côte d’Azur. Les deux hommes estiment que « les récentes évocations de la remise en cause du caractère universel de l’exonération de la taxe d’habitation » sont de nature à rendre les Français moins confiants dans la rentabilité des investissements immobiliers. Sous la pression du mouvement des Gilets-jaunes pourtant, l’Exécutif n’exclut pas l’hypothèse d’augmenter les droits de successions. Cette piste avait déjà été évoquée par quelques députés de la majorité bien avant ce fameux 17 novembre. Mais la proposition avait été alors rejetée en bloc par le président de la République, jugeant la mesure trop pénalisante pour les retraités qui constituent une part importante des propriétaires immobiliers.